Merci pour ce moment

En tant que passionnée de sport automobile, je ne pouvais pas commencer la semaine sans tirer mon chapeau à Frédéric Sausset qui vient terminer les 24 Heures du Mans.
Amputé des quatre membres, il y a quatre ans, le pilote Nissan s'est lancé le défi un peu fou d'être au départ de la mythique course d'endurance.
Outre sa détermination sans borne et le soutien inconditionnel de ses proches , il a pu compter sur le soutien de son équipe et d'une multitude de professionnels qui ont réalisé tous les aménagements nécessaires (prothèses spéciales, aménagement de l'habitacle...)

Talentueux et discret, cet homme a rivalisé avec des pilotes valides démontrant ainsi qu'il existe une autre voix que le handisport pour les sportifs handicapés.
N'allez  surtout pas croire que je sois méprisante envers les athlètes siglés "handisport" mais, je trouve néanmoins qu'il s'agit d'un milieu parfois trop fermé dans lequel les différents aménagements de règles conduisent parfois à dénaturer totalement la pratique sportive.

Frédéric Sausset s'est fait une place dans milieu très fermé des pilotes valides à la seule force de son talent et de son professionnalisme sans jamais revendiquer un statut particulier du fait de son handicap.
Sa démarche est à mon sens, l'illustration parfaite que "bipèdes" et "fous roulants" peuvent vivre dans le même monde, évoluer dans une même discipline à condition de s’intéresser les uns aux autres.
Il ne s'agit pas de vouloir à tout prix gommer les différences au nom de la sacro- sainte égalité mais au contraire de les expliquer pour que les uns et les autres puissent les comprendre  et ainsi mieux les dépasser.

Alors pour reprendre une formule désormais célèbre "Merci pour ce moment" de sport et d'humilité.
Merci d'avoir démontré à travers votre performance que les handicapés ne sont pas que des assistés qui attendent tout de la société mais qu'ils sont des compétiteurs hors- pair capables de se faire une place au soleil.